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Les Voies jaunes, un film paysage.



Ce lundi soir au Ciné le Club, une trentaine de personnes sont venues voir en exclusivité l'avant-première du film "Les Voies jaunes". Sa réalisatrice Sylvestre Meinzer, en tournée dans toute la France pour la sortie de son documentaire prévue le 15 novembre, était présente afin de répondre aux nombreuses sollicitations et critiques de ce public fougerais.

Attiré par l'inertie de ce mouvement des Gilets jaunes qui fêtera bientôt ses 5 ans le 17 novembre prochain, tous ici ont pu exprimé par des témoignages et commentaires multiples, d'incroyables ressentis et infiniment complexes, tant les expériences passées sont restées vivantes dans le cœur des gens, et cela dans le film et dans la salle.

De cette France filmée ici, sur des paysages qui se désolent des contraintes économiques, infligées à ces hommes et ces femmes qui malgré la poésie évidente de l'existence, s'interrogent sur le sens de la vie, de sa vie au cœur d'un système de plus en plus écrasant, et mortifère sur de nombreux territoires du nord au sud du pays. A l'image de ces devantures qui semblent définitivement fermées, laissées pour compte d'une activité qui s'est déplacée ailleurs dans le monde, et ces nouveaux modes de vie tenus par une abstraction bancaire et ses velléités commerciales.


Et il en revient alors, entre le propos résolument artistique de ce documentaire, et la véracité des propos rendus par ces voies jaunes, une continuité dans les interrogations que suscitent la vie politique, la justice, la démocratie.

Ces débats encore bien animés, au devant des crises qui s'accumulent, il semblerait que la fraternité rencontrée ici et là par des destins individuels lors de ce mouvement historique, marque à jamais le besoin évident de son retour et d'une efficience réelle dans nos communs que l'on voudrait simplement plus humains. Comme l'exemple de cette aide-soignante qui refuse la maltraitance imposée par des calculs empiriques qui écartent toute dignité à l'exercice des soins des plus élémentaires.


Que pourrions nous attendre encore, de ces colères ou résignations, si ce n'est l'espoir d'être entendu et considéré ? La convivialité attendue dans cette reprise en main du politique, donne à voir l'émancipation nécessaire à pouvoir vivre intimement dans le cœur même de ces paysages, à plein visage et sans être à découvert le premier de chaque mois.


Longue vie alors à ces voies jaunes, qui dans leurs doléances, écrivent un futur autrement moins belliqueux que ce qu'il nous est donné à entendre, par les tenants d'une domination sans partage, et bien réelle pour le coup, jusqu'au bout de nos environnements et gestes épuisés, accaparés par un marché qui se dit libre et qui se voudrait sans limites !


Et comme il a été dit à la fin de ce ciné débat, le film est à revoir encore, tant il y a de lectures et d'écoutes possibles, d'une jaune ou bigarrée, ou blanche comme la paix.

GLV le 7 novembre 2023

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